1. |
(Piste défaillante)
00:25
|
|||
2. |
Ta plume
03:10
|
|||
Tu m'as prise entre tes mains
Conduite sur un chemin courbé
Entre pleins et déliés
Et mille autres ruses de malin
Je ne traçais que les contours
Une esquisse déjà délicieuse
Une collection de lettres à en faire des envieuses
La suite s'écrivait en un jour
Tant que tu me tiens dans ta main
Ma pointe donne à tes pages du volume
Je ne suis que ta plume
Et tu me tiens, et tu me tiens si bien
Je n'ai pas dit mon dernier mot
Mais tu aurais bien raison de me piquer
Si tombé dans le fond de l'encrier
Je venais à tremper mon égo
R Fais moi tourner, fais moi danser
Fais moi glisser sur le papier
Fais moi tonner, m'étourdir
Presse moi de tout te dire
Fais moi tourner, fais moi danser
Fais moi glisser sur le papier
Je te livre sans pudeur
L'ivresse et l'encre de mon coeur
Tu me fais tordre une à une mes promesses
Contre quelques courtes minutes créatrices
Serais-je ma plume ou un caprice
Pour que tu te joues de moi sans cesse
Si l'on m'a prise de la parure d'un oiseau
Le vent peut toujours me faire m'envoler
Je ne suis que ta plume c'est vrai
Mais ne t'emballe pas trop
R
|
||||
3. |
Un p'tit crédit
03:42
|
|||
J'étais dans un de ces magasins
Qu'on aménage comme un musée, vous savez ?
Je remarque une simple étagère en pin
Simple et idéale pour mes livres usés
Et comme c'était Lundi, j'me suis dit
J'peux faire un p'tit crédit !
Payable en trois p'tits mois
Sans frais
J'ferais une affaire de roi
Sans rien risquer
Rien qu'un petit formulaire
Et j'ramène l'étagère !
C'était dans cette grande surface
Que trônait l'imprimante scanner
J'en ai pas besoin, et j'ai pas la place
Mais comme c'était les soldes d'hiver...
C'était Mardi, j'me suis dit
J'peux faire un p'tit crédit !
Remboursable en six petits mois
A huit pourcents
Pas de quoi... pas de quoi
S'faire de mauvais sang
Rien qu'un tout p'tit contrat
Et le tout-en-un est à moi !
Y'avait dans cette charmante boutique
Un téléphone qui comprenait mes attentes
L'écran cinq pouces était magique
D'après les publicités géantes
On était Mercredi, j'me suis dit
J'peux faire un p'tit crédit !
Pendant vingt-quatre petits mois
Taxé cent balles
Ca revient à plus cher ma foi
Mais c'est normal
C'est compris dans l'abonnement !
A moi le téléphone grand écran !
Dans une échoppe d'électronique
Je vois un ordinateur tout léger et tout plat
En déplacement c'est tout de même plus pratique
J'en ai déjà un mais il me fallait celui-là
Et comme c'était Jeudi, j'me suis dit
J'peux faire un p'tit crédit !
Trente-six mois au compteur,
A vint-six pourcents
Mais le processeur
Est franchement plus puissant !
J'appelle le marchant d'sable
Et j'ai l'ordi portable !
En passant devant cette concession
J'ai vu cette magnifique diesel
C'est évidemment de l'occasion
Mais elle est robuste et sacrément belle
On était Vendredi, j'me suis dit
J'peux faire un p'tit crédit !
Remboursable en huit p'tites années
A trente-quatre pourcents
Mais c'est, comprenez
Un investissement !
Rien qu'une petite signature
A moi la belle voiture !
J'avais déjà cinq crédits sur le dos
Mais il y a des solutions et c'est ça qui est chouette!
Mes finances certes prenaient l'eau
Mais on voulait, tenez-vous, racheter mes dettes!
On était Samedi, j'me suis dit
J'peux faire un p'tit crédit !
Je paye six fois le tiers,
Sur deux décennies
Ca fait le double mais c'est plus clair
Un seul crédit
Rien que l'accord de l'huissier
Et à moi la simplicité
Je peux plus m'acheter un bouquin usé,
Ni une cartouche d'encre noire
Je paie plus mon électricité,
Donc plus d'ordinateur le soir
Ma voiture je la laisse garée
Je peux pas remplir le réservoir
Bien-sûr je peux plus recharger
Ni mon téléphone ni mon espoir…
Et puisqu'on était Dimanche,
Pourquoi pas me remonter les manches...
Rien qu'un petit formulaire,
Et j'suis interdit bancaire
Sous tutelle, jusqu'à
Ce que ça aille mieux
Et je sens déjà
Que ça va mieux
La preuve, j'ai vu cette table basse en pin…
Et je n'ai même pas craqué !
Alors qu'elle irait justement assez bien
Avec le reste du mobilier…
L'offre n'est valable qu'aujourd'hui…
Mais j'ai appris et j'ai changé.
Nouvelle semaine, nouvelle vie
T'as pas 100 balles à me prêter ?
|
||||
4. |
Après minuit
04:20
|
|||
Tu me verras pas travailler
Tu te moqueras de mes airs
Oisif, penseur et détaché
Fatigué de ne rien faire
Tu me verras sympathique
Un autre de ces clichés
Qui paiera sa bouffe sur ton fric
Mais tu me verras pas travailler
Sauf peut-être après minuit
Indécrochable d’un clavier
Quand je creuserai le fond des puits
Pour quelques gorgées de papier
(bis)
Tu me verras pas pleurer
Tu me trouveras même rigolo
De ceux qu’il faut pour t’amuser
Divertir les plus beaux
Tu me verras roi de la danse
A faire tout brûler sous mes pieds
Tu me verras mettre l’ambiance
Mais tu me verras pas pleurer
Sauf peut-être après minuit
Quand effondré sur un bar
Je raconterai mes états de vie
Au premier tenant de comptoir
(bis)
Tu me verras pas militant
Tu me verras pas électrique
Tu me verras pas cohérent
Tu me verras pas amnésique
Tu me verras pas ennuyeux
Tu me verras pas m’ennuyer
Tu me verras pas lever les yeux
Tu me verras pas les baisser
Tu me verras ni passionné
Ni blasé, ni excessif
Tu me verras pas libéré
Tu me verras pas captif
Tu me verras pas amoureux
Tu me verras pas m’énerver
Tu me verras pas malchanceux
Tu me verras pas enrhumé
Sauf peut-être après minuit
Quand toute ma pudeur se désape
Que je deviens ce que je suis
Pour une raison qui m’échappe
(bis)
|
||||
5. |
Le balai de Sisyphe
04:13
|
|||
Je n'imagine pas avoir pour habitude
De me plaindre du monde. D'habitude, j'en ris !
Mais je compte déjà trop de similitudes
Entre ces derniers jours, hier et aujourd'hui.
Et j'ai beau m'appliquer, donner de l'amplitude
A mes gestes qui sont toujours autant précis,
Je balaie les allées, balaie mes certitudes
Sans jamais arriver à balayer ma vie,
Sans jamais dépasser ma lourde lassitude
Puisque tout recommence du lundi au lundi.
Sans mot dire je rêve à d'autres latitudes
Et retombe aussitôt le nez dans le cambouis.
Pardonnez-moi, j'oublie de donner le prélude
En révélant d'abord le nom de mon soucis
Non, ce sera bien loin du mal de l'altitude :
Je rame plus que je grimpe, et ce mal c'est l'ennui.
Empêtré jusqu'au cou dans cette servitude
J'attaque la pente mais je n'ai plus d'appuis
Et bien c'est de cela que vient mon inquiétude :
Je glisse et je trébuche, ne trouvant plus ici
Ni fleurs de gentillesse, ni fruits de gratitude,
Mais la mousse qui fait glisser mon rocher gris
Vous pourrez noter là une similitude
Avec une histoire qui vous fera envie
Mais je dois bien bouffer, bouffe ma solitude
Je pousse la poussière, époussette les prix
Dans les grands magasins, le petit peuple est rude.
Transpire sa pitié et coule son mépris
Bien qu'il n'ai pas non plus de divine aptitude
Et qu'il pousse un rocher que l'on nomme caddie
|
||||
6. |
L'amnésique
02:49
|
|||
On voit que l’homme éduqué
Ce sage de la faune
En groupe rassemblé
Ne partage qu’un neurone
Parait que c’est normal
Qu’ils ont leurs raisons
Que c’était pas pour faire mal
On peut rire de tout, non?
Mais c’est pas le trait d’esprit qui me pétrifie
C’est la masse qui répète, c’est la masse qui répète
Qui n’a jamais appris, qui crie sans savoir faire le tri
C’est la masse qui est bête, c’est la masse qui est bête
R Elle, l’intemporelle,
La vicieuse, la polémique
La puissante, la belle
L’amnésique
Messieurs dames
Quand se plaignent les bourgeois
Je les arrose d’un lance-flamme
Coincé entre vous et ma voix
Et quand la foule se met
A huer son voisin
Pour une poule qui a mal traversé
Ou un peu trop loin
J’emmerde sa propriété sa propreté sa morale
Organiquement décérébrée « au sommet du règne animal »
Mais plus conne qu’un cailloux
Mais qui prend toute la place
La foule peut se mettre debout
Les couilles dans la mélasse
R
Le coeur froid et les yeux bas
Je me pose sur du foin battu
Moi l’aiguille qu’on ne retrouvera pas
Mais qui te piquera le cul
R Moi, l’éphémère,
Le vicieux, le colérique
Le lâche, le téméraire
L’amnésique
|
||||
7. |
Le temps d'une parole
03:31
|
|||
Tu as tes raisons, tes réseaux de raisons
Qui ne sont même pas des excuses
Tu as tes raisons, tes réseaux de raisons
Quelques priorités confuses
Puisque tu n'as pas le goût du mensonge autant que nous
Pas malhonnête pour un sou
Reste
Un moment de plus
Qu'il soit finalement trop tard
Pour choper le dernier bus
Du terminus de la gare
Sans chercher à chercher
De solution de secours
Ne cours pas vers l'arrêt
Tu connais déjà ce parcours
Laisse moi te conter les histoires
Que portent les constellations
Et si j'avouais n'en rien savoir,
J'aurai mon imagination
A fleur de rêve, à bout de souffle, en fin de course
Quand je vais chasser la grande ours
Reste
Un peu au hasard
Que ton dernier train se casse
Qu'il soit finalement trop tard
Pour que d'autres choix se fassent
Je te mentirai
Mais ce sera beau
Au disgracieux je préfère le faux
Reste
Le temps d'une seconde
Le temps d'une métaphore
Que ton avion quitte ce monde
Mais sans toi à son bord
Dans mes histoires
Les tapis s'envolent
Au moins le temps d'une parole
|
Kaceo Geneva, Switzerland
Ça part d'une plume, d'une guitare, d'un accordéon, et ça termine généralement dans ta tronche. Le cul entre deux rimes, Kaceo sert ses gorgées de vies dans une énergie parfois festive, parfois mélancolique. De la chanson francophone faite de tendresse, de sarcasme, d'ironie et d'une bonne tranche de poésie. ... more
Streaming and Download help
If you like Kaceo, you may also like:
Bandcamp Daily your guide to the world of Bandcamp